L’assassinat devant son domicile du dirigeant politique de gauche Chokri Belaïd a provoqué un vigoureux mouvement de mobilisation populaire contre le régime. Le 8 février, une manifestation géante à Tunis s’est doublée dans l’ensemble du pays d’une grève générale à l’appel de l’UGTT, la puissante centrale syndicale. Dans un communiqué exceptionnellement vigoureux, celle-ci a imputé au gouvernement « la responsabilité complète en matière de propagation de la violence politique et sociale, en couvrant ses auteurs et en ne poursuivant pas les agresseurs dans tous les crimes commis contre l’UGTT, les partis et les composantes de la société civile ». Reprenant les mots d’ordre de la révolution qui renversa la dictature de Ben Ali en janvier 2011, la foule des manifestants a scandé : « Dégage ! dégage ! Le peuple veut la chute du régime. »...