L’ami pour Spinoza, comme pour les stoïciens que Deleuze lisait de près, n’est pas seulement une « connaissance ». Il est quelqu’un qui se rencontre et qui demande qu’on change de latitude lorsqu’il se croise non sans tout déranger, parfois déroutant. Il y a chez Sénèque l’idée que l’ami vient de loin, peut se perdre, mais que le sage a un pouvoir infini de s’en refaire d’autres, il est « l’expert dans l’art de se faire des amitiés qui remplacera par une autre celle qu’on a perdue » (Lettre 9 à Lucilius, §, 5). Ici, l’ami n’est ni le proche, ni le confident, ni celui avec qui s’exerce un dialogue. L’amitié, pour Sénèque est très différente de celle de la cité Grecque...