Le Premier ministre demande à Lakshmi Mittal de revenir sur sa décision en intégrant les 7 lignes de production concernées par la fermeture aux 5 lignes restantes ou en les mettant à disposition du gouvernement wallon en vue d'une recherche d'un repreneur. Lakshmi Mittal a déclaré au Premier que toutes les portes étaient fermées quant à sa décision d'agir sur les 7 lignes de production de la phase à froid.Le Premier ministre, Elio Di Rupo a rencontré jeudi après-midi à Davos, le patron d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal. Il a exigé du CEO des garanties d'emplois, techniques et d'investissements pour les 5 lignes restantes du groupe dans le bassin liégeois.
"C’est un choc très grand. Ma première pensée va aux travailleurs et à leur famille", a-t-il indiqué. "J’ai très clairement montré à Lakshmi Mittal le mécontentement du gouvernement wallon et fédéral".
Elio Di Rupo affirme avoir lors de sa rencontre avec Mittal demandé de revoir ses plans. Le Premier ministre entend ainsi que les 7 lignes de production aujourd'hui concernées par la fermeture soient réintégrées aux 5 autres lignes toujours en activité ou alors qu’elles soient mises à la disposition de la région wallonne pour que celle-ci trouve un repreneur.
"Mittal m’a dit que pour sa décision prise mardi, toutes les portes étaient fermées. Nous avons néanmoins convenu que des discussions restent possibles avec le gouvernement wallon", précise encore le Premier.
Les contacts déjà nombreux aujourd'hui entre Di Rupo et le gouvernement wallon font se poursuivre. "Ce vendredi, une réunion est prévue entre les ministres fédéraux et régionaux. Ma place n’est pas au Chili mais avec les travailleurs", conclut-il.
Elio Di Rupo devait en effet s'envoler après Davos pour Santiago du Chili, au sommet entre l'Union européenne et la Communauté des États latino-américains et caribéens.
EN BREF
"Une fermeture nécessaire pour la rentabilité de l'entreprise", selon la direction
La direction liégeoise d'ArcelorMittal a justifié son projet de fermeture définitive de certaines installations de la phase à froid, jeudi après-midi par conférence de presse téléphonique. Elle évoque une situation économique difficile.
"Depuis octobre 2011, lorsque nous avons décidé d'arrêter la phase liquide, de nombreux éléments ont changé la donne", indique Bernard Dehut, CEO d'ArcelorMittal Liège. "Les perspectives économiques ne sont pas bonnes, la demande des clients a chuté de 9%. Nous sommes toujours sous le seuil d'avant crise et nous ne voyons pas d'amélioration pour le futur."
Malgré la fermeture des hauts-fourneaux, l'entreprise comptabilise 200 millions d'euros de perte pour les neuf premiers mois de 2012. "C'est une fois l'exercice budgétaire 2013 terminé, mi-décembre, que nous nous sommes rendu compte que les résultats étaient catastrophiques", précise le CEO.
"On espérait que la fermeture du chaud suffirait, mais il est devenu de plus en plus évident que des actions complémentaires étaient nécessaires pour endiguer les pertes. Personne n'imaginait que la procédure Renault liée à la fermeture du chaud durerait aussi longtemps et qu'on perdrait 5 millions d'euros tous les mois. La situation ne pouvait pas perdurer. Nous avons donc pris la décision de renforcer les 5 lignes stratégiques et d'arrêter les lignes flexibles pour répondre aux changements structurels du marché. C'est nécessaire pour la rentabilité de l'entreprise", poursuit le CEO.
La direction s'est engagée à rechercher des solutions sociales acceptables pour les 1.300 travailleurs concernés par le projet. Elle invite les syndicats à "un dialogue constructif pour garantir l'avenir des installations restant à Liège."
Le plan d'investissement de 138 millions d'euros qu'elle avait mis sur la table lors des réunions tripartites (direction, syndicats et gouvernement wallon) sera réadapté compte tenu de la situation actuelle. Mais elle affirme que des investissements seront réalisés pour assurer l'avenir des cinq lignes considérées comme stratégiques.
"Je peux affirmer qu'il n'y aura pas d'autres fermetures", s'est engagé Bernard Dehut. "Nous avons un réel projet industriel pour Liège. L'annonce de ce matin n'est pas une étape vers une fermeture totale du bassin, mais je comprends qu'elle soit difficile à entendre pour les travailleurs."
Belga