A une infime majorité de quatre voix contre trois, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné le Royaume-Uni pour n’avoir pas sanctionné un licenciement exclusivement motivé par l’appartenance à un parti d’extrême droite. Ce faisant, la juridiction strasbourgeoise apporte d’utiles précisions sur ce que doit tolérer un employeur, même envers un employé dont les convictions personnelles sont frappées d’intolérance. Corrélativement, un contrôle juridictionnel des licenciements possiblement fondés sur les convictions ou l’affiliation politiques est requis. Une telle solution étoffe l’œuvre strasbourgeoise en matière de droit du travail. Mais celle-ci demeure issue du seul prisme des droits civils et politiques, la Cour se privant regrettablement des virtualités offertes par les droits économiques et sociaux...