Les ambiguïtés de Manuel Valls - Délinquance, justice et autres questions de société | Chronique des Droits de l'Homme | Scoop.it

Il est des félicitations dont le nouveau ministre de l’intérieur se serait sans doute volontiers passer. Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes membre de la Droite populaire (cet ensemble de députés dont on se demande ce qui les sépare du Front national en dehors du choix tactique d’être dans un parti qui facilite la conquête d’emplois électifs) a en effet salué la « lucidité » de Manuel Valls en matière de « Roms », qui continuent d’être expulsés des camps de fortune où ils s’étaient installés sous prétexte de décision de justice. Prenant un malin plaisir à mettre le doigt où ça fait mal, il souligne une « mesure juste et légitime » : « Avec quelques années de retard, les socialistes reconnaissent ainsi que la politique du précédent gouvernement était la seule adaptée pour faire face à cette situation ». Il fait allusion au soi-disant « laxisme » ou « angélisme » de la gauche. On retrouve ici toute l’ambiguïté et somme toute l’impéritie des ministres de l’intérieur « de gauche » depuis les débuts du phénomène Le Pen en 1983. Ils ont en effet eu pour fonction au sein des gouvernements successifs (Mauroy, Fabius, Rocard, Cresson, Bérégovoy, Jospin) de donner des gages aux électeurs du Front national, dont il est routinier de supposer qu’ils optent pour ce parti parce qu’ils sont d’accord avec ses « thèses » sur l’immigration et l’insécurité...