Les sondages sur la justice criminelle indiquent qu’entre 70 et 80% des citoyens sont insatisfaits par la clémence des tribunaux considérant que ceux-ci imposent des sentences qui ne sont pas assez sévères. Cet article explore différentes mesures de l’opinion publique sur les sentences des tribunaux. Il démontre que lorsqu’ils sont confrontés à des mises en situation détaillées qui présentent les circonstances qui entourent le délit et l’accusé, les citoyens sont beaucoup moins insatisfaits de la clémence des tribunaux et cela même si on leur demande d’estimer la sentence des tribunaux ou si on leur fournit la sentence réellement imposée. La deuxième partie de l’article cherche à comprendre pourquoi certains citoyens, dans certains contextes, sont portés à croire que les tribunaux n’auraient pas été assez sévères. Nous vérifions si les caractéristiques individuelles des citoyens (âge, sexe, opinions, etc.), mais surtout leurs interprétations des différents éléments des causes criminelles (évaluation de la gravité, importance accordée à la réhabilitation de l’individu, etc.) permettent d’expliquer leur insatisfaction à l’égard des sentences des tribunaux...