Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM, France) a publié, jedui 7 septembre, trois nouveaux avis, adoptés en séance plénière le 11 juillet 2023 et consultables sur son site avec toutes les décisions précédentes. Ces trois avis concernent : un journal télévisé de la chaîne de télévision M6 (saisine non fondée, avis 23-031), une dépêche de l'Agence France-Presse (saisine partiellement fondée, avis 23-036) et un entretien vidéo diffusé sur le site Francesoir.fr (saisine fondée, avis 23-037).
Dans sa saisine n° 23-037, le CDJM rappelle les obligations d'un intervieweur face à un interviewé. « Le CDJM observe que l’invité de [l'intervieweur] jouit comme tout invité lors d’un entretien journalistique d’une liberté d’expression qui n’a pour limites que celles imposées par la loi. Dans ce cadre, la tâche de l'intervieweur, qui est d’informer, consiste à toujours garder en tête les piliers déontologiques de son action que sont notamment l’esprit critique, la véracité, l’exactitude ou les règles rappelées plus haut, parmi lesquelles celle qui impose de ne publier que des informations dont l’origine est connue. A ce titre, l’intervieweur veille donc, lors de l’interview, à rectifier les erreurs de son/ses interlocuteur/s, à apporter par ses questions ou ses relances, du contexte, des précisions, des démentis éventuellement. A défaut, un entretien sans tuteur déontologique ni aiguillon, réduit d’une part la parole de l’interviewé à un matériau brut, une source, qui ne saurait constituer automatiquement en soi une information si elle n’est pas proprement recoupée ou accompagnée avec prudence de réserves. Et conduit, d’autre part, l’intervieweur à confondre son rôle d’informateur avec celui de communiquant, voire à verser dans la propagande. »